Les passants restent littéralement crochés devant la vitrine de la galerie, tellement le travail entièrement réalisé au crochet et à la laine de Jürg Benninger vous attrape les entrailles.

 

On est très loin de la gentille peluche.
Ces créatures-là semblent surgir du plus profond imaginaire de l’artiste uranais, mêlant fantaisie et décalage, rêve et cauchemar.

 

Jürg Benninger a une formation de peintre au départ. Mais peu à peu, il se sent limité par la toile et sa dimension rigide. Et c’est lors d’un séjour artistique à Paris, que le jeune homme se lance dans la technique de la maille.

Il la fait sienne, d’une manière très personnelle et à des kilomètres des standards enseignés dans les cours de travaux manuels, heureux d’avoir trouvé un média riche en surprises.
Et quelles surprises!
La technique demande un engagement temporel conséquent. L’artiste commence avec une idée en tête qui peu à peu se transforme en lien avec la longue confrontation à la matière et aux difficultés techniques. Les œuvres portent sur elles cette longue gestation.

Du reste chaque pièce porte un nom et raconte un bout d’histoire.

 

Bienvenue à bord!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Michel Roux revient nous conter la vie

Exposition du 26 janvier au 24 février 2018

Comment commences-tu tes dessins Michel?
Par le quadrillage bien sûr.
C’est ainsi que dans le film que nous lui consacrions en 2012, Michel Roux shootait en corner cette question qui pensait trouver une réponse sur l’origine même de son travail.
Un quadrillage donc, une matrice faite de cases parfaitement identiques de 5 mm sur 5 mm.
Chaque mini-carré se découpe ensuite en petites formes remplies d’encre, tantôt pleines, tantôt vides comme des notes de musique.
Une partition en somme, bien singulière.
Les compositions de Michel Roux résonnent de cette solitude dans laquelle l’artiste varois a choisit de vivre et de créer. Depuis un cabanon isolé dans une nature piquante, ébouriffée par le mistral, Michel dessine à l’encre de Chine tous les jours, contant avec une patience de moine, ses agencements intérieurs.
Rien de rigide et de planifié. Les images naissent libres.
Michel aime à en révéler avec malice les petites imperfections. Il s’en amuse même.
En musique ça s’appelle un contretemps. L’artiste a choisi de se positionner à part, dans un autre rythme fait de petits signes noirs et blancs.
Michel Roux est décédé en 2013.
Il nous laisse ce récital de vie, une musique sublime, universelle et mystérieuse à la fois.