Ordre et désordre

Dessins et peintures

Du 19 novembre au 16 décembre 2022

La galerie accueille une double exposition réunissant
Jean-Baptiste Sécheret et Joël Person,
à l’occasion de la parution de leurs monographies respectives aux Cahiers Dessinés.

Jean-Baptiste Sécheret :

A l’ancienne

Jean-Baptiste Sécheret travaille face au motif, à l’ancienne. Puis il termine ses tableaux dans son magnifique atelier parisien.

Ses thèmes de prédilection sont le paysage urbain et champêtre, les sites industriels, les bords de mer, les ailes d’avion et les natures mortes dont toute une série d’entonnoirs.

Le peintre privilégie la lenteur, les architectures qui accrochent la lumière et découpent le tableau en plans géométriques et les ciels qui procurent une atmosphère particulière.

Jean-Baptiste Sécheret a passé des heures à copier les maîtres anciens dans les allées du Louvre et du Prado. Le peintre associe un toucher de pinceau enlevé et puissant à des cadrages cinématographiques. La maîtrise est bluffante.
Sécheret évite soigneusement tout ce qui est narratif ou historique. Ses grandes compositions semblent figées dans l’éternité, sans aucune présence humaine.

Né pour peindre

Sécheret peint ce qu’il voit. Muni d’une boîte à pouce (petit palette portative en bois), il saisit tout sujet qui se présente dans une lumière stable. Il a ainsi réalisé une série de petites peintures d’ailes d’avion où l’on retrouve la luminosité si intense de la mer de nuage vue depuis un hublot.

Récemment le peintre et graveur français a élaboré une série d’huiles sur carton de la région lémanique où on retrouve le soin qu’il met dans ses recherches sur le temps, l’espace, l’ombre et la lumière. Elles rappellent par leur touche monochrome, certains tableaux de François Bocion.

Joël Person :

A Fleur de peau

Dans un va-et-vient cadencé, fulgurant, le regard passe de la feuille au sujet à saisir puis revient à la feuille. La pierre noire hachure frénétiquement le papier. La concentration est totale, le rythme celui d’un sprinteur. La tension est palpable. Joël est au corps à corps avec son sujet. L’engagement est physique. L’artiste cherche le swing. Une fois le tempo trouvé, un état de transe s’installe.

Joël Person dessine comme il respire et cela depuis l’enfance.

Sensualité explosive

Comme le musicien qui maîtrise à merveille sa partition, l’artiste d’origine bretonne entreprend de nous livrer son interprétation de la réalité. Joël se méfie de sa propre virtuosité, de la perfection ennuyeuse, des effets d’illustration. Il lui préfère le travail sur le vif, capter le plus d’instants possibles, partager des sensations, juxtaposer des sons, des odeurs, des pulsations vitales.
Son dessin est musclé et sous le calme apparent, l’énergie contenue ne demande qu’à exploser.

En noir et blanc

Pierre noire, fusain, crayon, encre, les dessins de Joël Person se déclinent pour la majorité en noir et blanc. Sa maîtrise des jeux d’ombres et de lumière, des zones travaillées ou à peine esquissées fait naître sur la page blanche des présences tendues, noires et énergiques.

Dans ses dessins de la série Le bruit du monde réalisés à partir d’images d’actualité, on sent la même attention du regard et cette urgence qui traverse toute son œuvre.