Grands dessins, petites peintures
Grandes gouaches aux doigts, peintures à la gouache
23.05.2013 – 29.06.2013
Un noyau c’est quelque chose de dur, de dissimulé et de fertile. C’est la graine qui renferme l’arbre. Yves Nussbaum (noyer en français), dit Noyau, est un artiste qui se veut modeste dessinateur croquant le monde autour de lui, presque naïvement, l’air de rien.
C’est ce qu’il essaie de nous faire croire.
Sous son éternelle juvénilité, le neuchâtelois cache un caricaturiste au trait virtuose et à œil féroce. Noyau ne regarde pas, il scanne. Noyau ne dessine pas, il dissèque le monde avec malice.
Dans sa série de gouaches, il reproduit sur très grand format (150x150cm)
et aux doigts, des petits riens du quotidien un brin fripés, passés,
décomposés, recadrés. L’ironie, chez Noyau est une manière d’être, de se protéger de la bêtise. En mettant en majesté le dérisoire il nous rappelle subtilement, qu’au fond, nous ne sommes pas grand chose.
Noyau aime susciter le malaise, Noyau aime montrer ce qu’on ne regarde
pas. Noyau aime déranger, en toute innocence.
Ses gouaches sont sombres, intenses et sensuelles. Moule, moineau, chaussettes ou genou prêtent leurs contours à un ballet de traits lourds et vibrants. La matière prend aux tripes. Elle explose, généreuse, viscérale.
En opposition aux grands formats en noir et blanc, mais avec le même
esprit piquant, l’artiste présente trois autres séries dans des formats plus petits : un inventaire incomplet des sculptures non-‐figuratives de l’espace public, un reportage dessiné sur le travail du faiseur d’art et l’arrière pays bernois « joliment peint » comme vous ne l’avez certainement jamais regardé.