
La nature des choses
Du 31 mai au 28 juin 2025
Peintures et dessins
Présenter la peinture de Simon Ortner n’est pas chose aisée. Plus évident est la puissance d’attraction qui en émane. On est immédiatement subjugué par la force des formes, des aplats, des lignes qui se livrent tantôt timides et sautillantes, tantôt puissantes et déterminées.
Simon Ortner ressemble à son art. Il y a chez ce jeune peintre une sorte de douce obstination. Simon a toujours dessiné et peint. Il en a ressenti le besoin, tout comme celui de nature et de nature sauvage. Et après un début professionnel dans l’agriculture, le jeune homme se tourne résolument vers sa passion première.
Et c’est ce rapport très intime à la nature que l’on sent vibrer dans son œuvre. Le paysage est certes mental, recomposé dans l’atelier, il est imprégné par le paysage des Alpes-de-Haute-Provence où Simon, originaire de Kaysersberg (Haut-Rhin) a élu domicile et où il continue à gagner sa vie dans les champs aux rythmes des saisons.
L’enregistrement d’un moment
Voici les mots du peintre : « J’utilise le paysage comme genre car j’éprouve au contact de la nature des sensations brutes, sauvages, qui m’entraînent, en tous lieux, dans une réflexion picturale. J’observe attentivement les paysages que je traverse, la démesure, l’élévation, la présence de la terre et du ciel, la couleur. Mon travail est un point de vue issu de la constance de la marche, du regard. Je ne recherche pas le symbole ou la narration mais plutôt l’enregistrement du moment. Il s’agit de dire l’expérience muette. »
Et ses sensations brutes se retrouvent dans les dessins et peintures sensibles et trépidantes d’émotions. On ira même un peu plus loin. Une certaine légèreté, une allégresse même. Car l’artiste ne cesse de jouer entre l’équilibre et le bancal, l’harmonie et l’accident avec une apparente et fascinante simplicité.
Les compositions de Simon Ortner sont certes abstraites, mais d’une abstraction accessible, intuitive, accompagnée du doux gazouillis de la nature.