Avril en avril

Montages, huiles et dessins
19.03.2015 – 02.05.2015

L’artiste Armand Avril revient à la galerie avec une exposition foisonnante, énergique et joyeuse. A 88 ans, Avril n’a cesse d’affirmer: « Tant que je travaille sans me poser de questions, j’ai du plaisir et donc je travaille. »

Montages
Composés spécialement pour cette exposition, 3 grands formats nous amènent en voyage : une myriade de pinces à linge peintes, des personnages qui portent sur leur tête de grands voiliers jaunes, des branches de palmiers. Armand Avril renoue avec ses thèmes privilégiés : le lointain, la mer et le rêve de liberté. En virtuose de la pince en bois et du bouchon de liège découpé, Avril insuffle à ses planches, le mouvement incessant des remous de l’eau, de la force du vent et de l’écume des vagues.

Dans sa série de montages 2014, l’artiste lyonnais réinterprète la croix des mariniers, une croix sensée protéger les équipages des bateaux et datant des temps où Lyon était la ville incontournable du commerce fluvial entre le nord et le sud de l’Europe. Expression d’art populaire, les croix de marinier mélangent les instruments du métier et les symboles de la Passion du Christ.
Avril reprend le thème et lui imprime un déluge de couleurs et sa créativité débordante et irrévérencieuse. Ses Christs, coiffés de diadèmes solaires plus que de couronnes d’épines, saignent théâtralement à grands jets écarlates, entourés des symboles propres aux croix mais revisités comme les nombreuses têtes de mort sculptées, les soleils et les lunes safran, les marteaux et les faucilles. Les éléments, stylisés, presque abstraits composent ces assemblages qui se ressemblent sans jamais se confondre dans une infinité de variations sur un même thème.

Dessins et Huiles
En 2013, Armand Avril se rend à Budapest en quête d’urnes funéraires datant du néolithique. L’une des urnes marque le début d’une magnifique série de dessins à la gouache, à l’encre de Chine et à la craie grasse sur des pages arrachées de la gazette Drouot. Les images de la revue entrent en résonance avec une ronde d’urnes, chats, mimosas et personnages. Le résultat est incroyablement frais et pictural.

La même liberté de ton se retrouve dans la série consacrée à Tom Mix, le cowboy du film muet américain des années 20 qui a marqué de ses actes de bravoures et de ses galopées sauvages l’imaginaire du jeune Avril. Les chevaux hennissent, les indiens hululent, les femmes rient et se déshabillent dans un tourbillon d’encre de Chine et de craie de couleur vive.

Il est difficile de savoir où finit le dessin et où commence la peinture tant l’énergie et le mouvement se retrouvent dans l’un comme dans l’autre. Paysages, scène du quotidien, portraits, les huiles sur papier sont un hymne à l’appétit de vivre, l’impatience de la découverte, la frénésie propre à l’enfance que l’octogénaire Avril a su magnifiquement préserver.